mercredi 25 août 2010

We teach people how to remember, we never teach them how to grow.


Avez vous déjà ressenti ce sentiment si particulier, qui survient lorsque l'on sait que notre temps passé à un endroit précis est compté, que l'on y reviendra peut-être jamais. Nos derniers pas y sont plus mesurés, on remarque des détails paysagers que l'on avait jamais relevé auparavant. Même l'air semble alors avoir une odeur singulière. Ce sentiment vous est-il familier?

Je me souviens par exemple de la dernière figue fraîche croquée sur le toit d'une villa en Croatie l'été dernier. Elle avait une saveur différente de toutes les précédentes. Je me souviens encore avoir monté une dernière fois les marches de mon internat de lycée, un acte que j'ai accompli mille fois sans y réfléchir. Mais cette fois là, je la garderai en mémoire très longtemps.
Car tout semble différent dans ces moments là. La nostalgie qui nous envahit n'est pas encore amère, on garde encore l'espoir que quelque part, on appartient à ce lieu et que naturellement, on y reviendra. Le fait est qu'on ne sait jamais vraiment alors on se laisse bercer par cette douce incertitude.

Et d'une certaine façon, c'est ce que je commence à ressentir en vue de mon départ d'Irlande dans une semaine. Mon temps ici devient peu à peu plus précieux. Je sais par exemple que la plupart des "expatriés" se sentent "homesick", ont le mal de l'Irlande une fois rentrés dans leur pays d'origine. Ce ne sera probablement pas mon cas. Trop de choses françaises me manquent pour cela. Les exemples sont multiples: les repas de famille, les moments à deux, l'odeur de ma maison, l'été aubois et ses soirées entre amis, être mince et lézarder au soleil, râler comme un putois contre le premier venu sans avoir à dire "You're grand, I don't mind.". Tout cela me manque trop pour pouvoir associer mon pays d'accueil estival à ma nouvelle maison.

D'un autre côté, l'Eire est un pays magnifique et je vais probablement regretter beaucoup de ses particularités attachantes. L'ambiance hobbit premièrement, et ses paysages verdoyants et panneaux en gaélique, la mythique chaleur des irlandais, la nightlife de Corcaigh, Topshop et ses amis Penneys, NewLook... Et parler anglais à longueur de journée, bien sûr. Il serait hypocrite de dire que que je regretterai le temps capricieux (voir défiler les quatre saisons en un après-midi n'est pas un mythe), le cheddar, la ponctualité douteuse de mes hostparents ou bien encore les nombreuses colères des filles. Mais taquiner et câliner Jenny, révéler les noms français des personnages de Harry Potter à Ali, parler fashion avec Fiona et admirer l'élevage de cloportes d'Emma. Au final, je suis certaine que ça me manquera. D'ailleurs, c'est probablement leurs rires que j'entendrai différemment avant de quitter l'Irlande avec ma douce nostalgie.

Pix: Le retour aux sources pour Timmy.

1 commentaire:

  1. Ah non mais j'admets, il pete ton article. Bon, un poil déprimant hein !!! Non mais tout ça c'est vrai, c'est terrible ... Et ouais je pense que tes ptiotes vont te manquer, ça doit faire bizarre de te dire que tu les verras plus jamais si ça se trouve... Enfin bon, c'est comme ça pi c'est tout !

    RépondreSupprimer